Glossaire

Ceci est une tentative de constitution d'un vocabulaire commun, sur lequel nous nous entendons globalement. Certaines définitions restent dynamiques et en continuelle maturation.

Analyse de cycle de vie (ACV)

« L’analyse du cycle de vie (ACV) est l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux. Cette méthode normalisée permet de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l’environnement. » (ADEME)

Ses principales caractéristiques sont :

  • de traiter l’ensemble du cycle de vie des produits et services
  • d’être multicritère et donc de permettre une évaluation multi-impact (plutôt que de se focaliser sur le changement climatique par exemple) et d’éviter les transferts de pollution.
  • d’être une norme (ISO-14040) qui facilite une harmonisation de la comptabilité environnementale. Cela permet notamment d’évaluer le type d’impact dominant dans la réalisation d’un produit, d’un service ou dans un secteur d’activité.

Capacitation

Développement du pouvoir d’agir (empowerment) d’un individu ou d’un groupe par l’apprentissage (enseignement, documentation...), dans une démarche d’autonomisation. Cette dynamique revêt un caractère très fort de justice sociale, d’équité et de démocratie. Certaines structures ou méthodologies s’appuient et favorisent particulièrement la capacitation : les Laboratoires de Fabrication (FabLabs), les médiations par facilitation...

Communs

« Espaces autonomes cherchant à créer les conditions nécessaires à l’autogestion. Propriété collective, sous forme de ressources naturelles ou sociales partagées, accessibles à tou.tes sans aucune distinction. Ils reposent sur des liens de solidarité et fonctionnent sur la base de règles établies par les communeur·euses qui stipulent comment utiliser et préserver la richesse commune. Ils s’établissent sur la coopération sociale, les relations de réciprocité et la responsabilité à l’égard de la reproduction de la ressource partagée. Sa perspective vise à encourager l’intérêt commun dans tous les aspects de la vie et de l’action politique, en se structurant autour de prises de décisions collectives. » (Silvia Federici)

Appliqués aux collectivités, les (biens) communs visent essentiellement à structurer et partager une ressource commune, en mobilisant les valeurs d’ouverture et d’inclusion inhérentes à ses missions de service public.

Inclusion

La Charte des droits fondamentaux de la Commission européenne définit l’inclusion sociale comme un «processus qui garantit que les personnes en danger de pauvreté et d’exclusion obtiennent les possibilités et les ressources nécessaires pour participer pleinement à la vie économique, sociale et culturelle, et qu’elles jouissent d’un niveau de vie et de bien-être considéré comme normal pour la société dans laquelle elles vivent. L’inclusion sociale leur garantit une meilleure participation aux processus de prise de décision qui affectent leur vie et un meilleur accès à leurs droits fondamentaux».

Appliquée au numérique, l’inclusion répond à la fois du cadre légal du Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) et de l’engagement à rendre les dispositifs numériques, lorsqu’ils sont nécessaires, réellement lisibles par tous.tes tant sur les questions de l’accès géographique que technologique ou cognitif.

Intelligence artificielle (IA)

« Ensemble des simulations sur ordinateur qui reproduisent virtuellement et artificiellement une certaine intelligence » (Aurélie Jean). « L'intelligence artificielle se définit comme une formation industrielle massive qui inclut politique, main d’œuvre, culture et capital. [Le terme intelligence artificielle répond du vocabulaire] du marketing, la recherche utilisant plutôt celui d’apprentissage automatique, qui recouvre une large gamme d’approches techniques – qui sont en fait également sociales et infrastructurelles, mais rarement désignées comme telles –. (…) L’élasticité de l’expression intelligence artificielle nous permet d'envisager tous ces éléments et comment ils sont profondément imbriqués : de la politique du renseignement à la collecte massive de données, de la concentration industrielle du secteur tech à la puissance militaire géopolitique, de la dévastation environnementale aux formes toujours actuelles de discrimination. » (Kate Crawford)

Neutralité carbone

Dès 2017, le Plan climat vise à engager la France vers la neutralité carbone au travers d’un objectif porté par la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) d’atteindre cette ambition à l’horizon 2050 (zéro émissions nettes). La neutralité carbone est définie par la loi énergie-climat comme « un équilibre, sur le territoire national, entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre ».

Neutralité climatique

Le Pacte Vert (European Green Deal) de l’Union Européenne a pour objectif d’atteindre la neutralité climatique en 2050, en baissant de 55% des émissions de gaz à effet de serre (par rapport à 1990). À cette date, un équilibre devra avoir été trouvé entre les émissions de gaz à effet de serre émises et leur absorption dans des puits de carbone naturels (sols, océans…) ou artificiels. Ce qui suppose de réduire l’empreinte carbone des activités économiques. Cet objectif est ainsi notamment étayé par les mécaniques du « marché du carbone », « système européen d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (SEQE ou ETS en anglais) », mis en place dès 2005. Il consiste à « fixer un prix du carbone suffisamment haut pour inciter les plus grandes entreprises à en émettre moins. Chaque année, les entreprises disposent d’un plafond d’émissions de gaz à effet de serre. Un certain nombre de “droits à polluer” gratuits leur sont par ailleurs alloués. Si les entreprises dépassent le plafond prévu, elles doivent alors acheter des quotas supplémentaires [afin d’engager la compensation carbone], soit aux enchères sur des plateformes qui opèrent pour le compte des États, soit auprès d’autres sociétés, celles qui auraient suffisamment réduit leurs émissions. » (Secrétariat général des affaires européennes.

Unité fonctionnelle (UF)

L’unité fonctionnelle est définie dans la norme ISO 14 040 comme la « performance quantifiée d’un système de produits destinée à être utilisée comme unité de référence dans une Analyse du cycle de vie ». Elle est une partie fondamentale de l’ACV. En effet, il ne s’agit pas d’évaluer directement les impacts d’un système mais du service qu’il rend. Il s’agit donc de faire l’analyse fonctionnelle du système à évaluer et d’identifier quelle est sa fonction principale. Il faut alors s’affranchir de sa vision de producteur et se mettre à la place de l’utilisateur (DDemain).

Soutenable

Ce terme comporte une double signification. D’une part « ce qu'on peut défendre au moyen de raisons recevables » renvoie à la démarche scientifique, à notre capacité à coopérer & à structurer les changements nécessaires de manière réaliste. D’autre part, « ce qui peut être supporté » fait référence à notre indispensable adaptation aux transitions, notamment climatiques. L’approche de soutenabilité vise à lutter contre la crise écologique systémique contemporaine, à construire un avenir désirable pour une Terre habitable en alliance avec le vivant.